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« J’ai trouvé plus de danger parmi les hommes que parmi les animaux. »
Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzsche

 

Vénéré comme une divinité et un esprit protecteur selon certaines cultures, l’animal totem est ici célébré par la galerie, soulignant son engagement de longue date pour la préservation des équilibres naturels et la contemplation du monde. Le titre de l’exposition fait également référence à l’œuvre iconique de Mark Tobey de 1944 acquise par Jeanne Bucher aux États-Unis et actuellement prêtée au Centre Pompidou pour l’exposition Galeries du XXème siècle.

 

FERMÍN AGUAYO (1926-1977)

Membre fondateur du Grupo Portico, premier mouvement de peinture abstraite de l’Espagne d’après-guerre, Fermín Aguayo arrive à Paris de sa Castille natale en 1952. Pris en charge par la galerie peu de temps après, son style évolue vers la figuration vers la fin de la décennie. Marines, personnages et animaux (oiseaux, chats, poissons) forment désormais son vocabulaire, à la présence indéniable.

JEAN-MICHEL ATLAN (1913-1960)

Atlan, d’origine judéo-berbère, quitte l’Algérie pour Paris en 1930 où il étudie la philosophie à la Sorbonne. Suite à ses débuts comme peintre en 1941, il deviendra l’un des représentants les plus personnels de l’abstraction lyrique d’après- guerre et le précurseur de l’art informel avec Hartung, Schneider et Wols. Ce pastel de 1949, œuvre totémique de la période Cobra, illustre la première présentation de l’œuvre de l’artiste à la galerie.

MIGUEL BRANCO (Né en 1963)

Que ce soit à travers ses toiles, dessins ou sculptures, le portugais Miguel Branco revisite des images puisées dans l’histoire de l’art, à travers des espaces géographiques et temporels variés. Avec une connaissance et une distance infinies, il hypertrophie sa peinture afin de nous faire revoir la grandeur de ses maîtres (Watteau, Chardin, Fragonard, Goya, Velásquez, Bellini…). Biches, lépidoptères et oiseaux forment une vaste partie de son répertoire, montré avec succès il y a trois ans au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris.

LOUIS MARCOUSSIS (1878 – 1941)

Juif polonais, Louis Marcoussis est l’un des artistes les plus suivis par Jeanne Bucher. De la première exposition de ses gouaches et compositions peintes sur verre en 1926 à son exposition en forme d’hommage en 1943 (suite à son décès près de Vichy deux années plus tôt), la galerie assura sa promotion ainsi que les éditions qu’elle réalisa Indicateur des chemins de cœur en 1928 et Planches de salut en 1931.

ANDRÉ MASSON (1896-1987)

Le monde animal est très présent dans l’œuvre de Masson dès ses débuts en peinture. Fasciné par les animaux à cornes, les oiseaux, les insectes et les poissons, l’artiste français les met en scène et leur fait subir de troublantes métamorphoses. Qu’ils s’adonnent à des combats sanglants ou qu’ils se déplacent comme des danseurs, ses animaux sont autant de prétextes pour lui d’exprimer la cruauté, le désir, la mort, le côté sombre ou jubilatoire de la vie. La Cour de ferme II ou le Coq ici présenté est l’un des chefs d’œuvre de l’artiste, peint en 1930, période pendant laquelle Jeanne Bucher s’est intéressée à son œuvre.

PAUL REBEYROLLE (1926 – 2005)

Les œuvres de Paul Rebeyrolle, puissantes, violentes et généreuses sont montrées à la galerie à quatre reprises à la fin des années 1990, dans la dernière période créatrice de l’artiste. Elles sont un appel à la liberté, une révolte contre l’injustice, l’intolérance, l’asservissement de l’homme et de la nature, un véritable témoignage de notre temps qui traque le réel de la manière la plus sensorielle et instinctive possible. Il montre la terre, la chair en souffrance à travers des natures mortes sanglantes, des peintures d’animaux hurlant à la mort, des scènes de torture et de désespoir… Il leur ajoute des matériaux trouvés très peu travaillés sous prétexte de perdre leur vérité : bouts de branches, grillages, paille, peaux d’animaux…

HANS REICHEL (1892 – 1958)

S’adonnant à la peinture depuis l’âge de 16 ans, le peintre bavarois Hans Reichel s’installe après la première guerre à Munich et y fait la connaissance de Rainer Maria Rilke et de Paul Klee qui aura une forte influence sur son œuvre. Malgré sa rencontre avec l’artiste en 1929, ce n’est qu’après-guerre, à l’occasion de l’un de ses derniers accrochages, que Jeanne Bucher présentera ses aquarelles au public. C’est dans ce médium que l’artiste trouve le moyen le plus adapté à sa rêverie : des créatures tranquilles, poissons et oiseaux – ici présentés – dérivent dans un espace tout en courbes et flottent avec l’incertitude des songes.

NOÉMIE SAUVE (Née en 1980)

Dans son travail sur de nombreux supports (dessin, sculpture, mise en scène), Noémie Sauve – que la galerie présente pour la première fois – s’emploie par l’utilisation d’un trait figuratif abîmé, à dresser une iconographie des fantasmes archéologiques et contemporains autour des thèmes de la domestication (des éléments de l’animal et de son environnement). Sélectionnée par le jury des résidences d’artistes Tara Pacific, elle part à bord de la goélette scientifique en 2017 (Tara Expéditions Fondation et Agnès B.).

MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908 – 1992)

Ayant exposé les grands artistes du XXème siècle et Maria Helena Vieira da Silva depuis les années 1930, la galerie consacre actuellement à l’artiste portugaise une exposition itinérante à Paris, Londres et New York en collaboration avec les galeries Waddington Custot et Di Donna Galleries. C’est en 1932, quelques années après son arrivée à Paris, que Vieira da Silva fait la connaissance de Jeanne Bucher. Ses débuts, marqués par un style très figuratif, sont représentés ici par les phoques, tirés de l’édition en 1933 par la galerie de Kô & Kô, les 2 esquimaux et d’Amusette peint l’année suivante.

YANG JIECHANG (Né en 1956)

Dans les œuvres de l’artiste chinois Yang Jiechang, représenté par la galerie depuis 1990, l’esthétique et la pensée traditionnelle chinoise s’unissent avec force à la créativité contemporaine. Tout comme Aguayo, son style très abstrait à ses débuts, a évolué vers le figuratif à partir du début des années 2000. Le bestiaire présenté ici Tales of the 11th day – Blue I est une prolongation du 10ème jour du Décaméron de Boccace. Il nous immerge dans un Paradis où toutes les créations de la nature semblent vivre en totale osmose.

Paul Rebeyrolle, La vache rouge, série monétarisme, 1998
Mixed media on canvas
57,5 × 44,9 in
Photograph by Jean-Louis Losi
Maria Helena Vieira da Silva, Amusette, 1934
Oil on canvas
11,8 × 13,8 in
Photograph by Jean-Louis Losi
Noémie Sauve, Chorégraphie d'une oiselle et son petit pour réoxygéner l'eau des zones mortes, 2013
Pencil on Arches lavis fidelis 280g / m2 paper mounted on canvas
52,4 × 65,4 in
Fermín Aguayo, Pigeon, 1963
Oil on canvas
28,7 × 23,6 in
Photograph by D. Bordes
Louis Marcoussis, Le Poisson, 1927
Ink and graphite on paper
6,5 × 5,12 in
Photograph by Jean-Louis Losi
Miguel Branco, Untitled, 1995
Oil on canvas
61,1 × 82,7 in
Photographie de Jean-Louis Losi
Jean-Michel Atlan, Sans titre, 1949
Pastel on paper
25,6 × 19,8 in
Miguel Branco, Untitled, 2010
Ed. 1/3

Acrylic resin
29,9 × 42,1 × 16,1 in
Miguel Branco, Untitled (The Library), 2015
Charcoal, graphite and gesso on Waterford paper
24,6 × 22,4 in
Miguel Branco, Untitled (The Library), 2015
Charcoal, graphite and gesso on Waterford paper
24,6 × 22,4 in
Hans Reichel, Vogel mit Schlüsselloch (L'oiseau au trou de serrure), 1949
Watercolor and pencil on paper
5,9 × 3,3 in
Photograph by Jean-Louis Losi

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