« Inhabiting the Méditerranée » est une exposition présentant une mosaïque d’images, d’œuvres anciennes et nouvelles, d’artistes de tous les horizons, traduisant l’image complexe, contradictoire, inclusive et exclusive des peuples et des villes, érigée avec des murs permettant le passage ou la barrière, sous une lumière qui éclaire ou aveugle.

Au-delà de la vue idyllique de la mer Méditerranée décrite au début du XXème siècle par les peintres du nord qui étaient fasciné par sa lumière, la Méditerranée englobe depuis le début de l’histoire, un mélange et une confrontation de langues, de cultures et de religions. C’est également un contexte urbain, constitué de villes historiques détruites et reconstruites, d’agglomérations de vacances illusoires et de camps de personnes n’ayant pas accès à la ville.

A l’occasion de cette exposition, la galerie prête le portfolio de 9 gravures, intitulé « These Cities Blotted into the Wilderness » de l’artiste indienne Zarina. Les villes que l’artiste a représentées dans cette série sont connues pour les civilisations qu’elles ont vu naître, pour leur histoire et leur rayonnement culturel. Elle aborde la question troublante de la façon dont nous reconnaissons ces villes aujourd’hui. Chaque gravure de la série évoque les tragédies de la guerre et du terrorisme, ainsi que les dévastations irréversibles qu’ils entraînent. Dévastations matérielles et physiques, mais également psychiques. Aujourd’hui, Bagdad n’est plus, dans notre esprit, qu’un champ de ruines, tout comme Beyrouth ou Kaboul. On ne peut évoquer New York sans penser aux attentats du 11 septembre 2001. Les lignes noires, saturées d’encre, accentuent la force de cette évocation. Zarina dessine ces lieux comme pour être sûre de laisser la marque indélébile de leur histoire tragique dans notre esprit.