The Passengers, ce sont ces êtres infiniment petits, légers, à l’apparence évocatrice du sarcophage égyptien ou encore du nouveau-né dans certaines traditions indiennes, entre mort et vie, que l’artiste assemble, rassemble, en une forme, et force, ascensionnelle. A la pesanteur ambiante, Rui Moreira répond par l’apesanteur, et la légèreté du trait, des contours, du dessin ; il nous invite à un regard conscient et recueilli face à ces Passengers semblant défiler par centaines de milliers, et s’éloigner, à perte de vue, dans un profond silence. Bach, et le silence, accompagnaient l’artiste lorsqu’il créa la série de ces six Passengers, six visions teintées d’une certaine irréalité, à l’image de ces mirages dans le désert que l’artiste connaît intimement pour l’avoir vécu tant de fois. Nomades, dans une procession sans début ni fin, s’effaçant peu à peu, au loin…