22,5 × 26,5 cm
109 pages
Édition bilingue
italien / anglais

28,00 

Monographie, 2023
Édité par Federico Sardella
Essais de Arnaldo Pomodoro, Federico Sardella
Écrit par Antonella Cattani, Peter Frey et Véronique Jaeger

 

Extraits du texte The Genesis of the Sign de Véronique Jaeger (pages 141-142)

Il faut avoir vu Antonella Zazzera œuvrer quotidiennement, au cœur de son Ombrie natale dans la ferme de ses grands-parents, pour comprendre combien la Nature est source de création. (…).  Ses jeux avec la lumière, Antonella les situe dès l’enfance, lors de bains prolongés en plein air, chauffés au soleil, alors qu’elle dessine à la surface de l’eau les contours de formes évoluant constamment au gré de ses mouvements ou encore, qu’elle observe son grand-père tresser des paniers de brindilles ramassées tout-juste à-même le sol. C’est ainsi que débutent ses Mères Matrices, premières œuvres où le Signetrace est gravé dans le gesso, où l’artiste fait corps avec sa matière artistique afin qu’Être et Création soient à l’unisson. Puis viennent ses expérimentations de nouveaux matériaux, la vétronite, un composte de tissu de verre mélangé à de la résine, qu’elle va gratter et graver afin d’y faire pénétrer la lumière, par réflexions et réfractions ; ce sont bien ces formes pures générées par la lumière qui vont, plus tard, se matérialiser en fils de cuivre guidés dans ses séries les plus variées : Armonico, Segnica, Ri-Trattica, Naturalia, Ovale, Quadro, Trame…

La palette lumineuse de ses fils de cuivre est infinie comme l’attestent ses bobines de fils, regroupées et accumulées sur le sol de son atelier,  qui plongent l’observateur dans une écoute harmonique de l’instant et un clair-obscur permanent qu’elle lie à son admiration pour Caravaggio: tressant inlassablement ses verticales et horizontales reliés par des points de couture infimes, tels des gouttes d’eau ponctuant finement l’ensemble, la palette de ses trames est d’une tonalité extraordinaire; du vert le plus joyeux au cuivre le plus sombre en passant par l’acajou ou l’auburn, la vibration du fond, par couches superposées tout en trames et en nuances,  met la forme en mouvement, tantôt de façon ondulatoire tantôt de façon vibratoire. (…) 

Véronique Jaeger