1925 — 1946

Jeanne Bucher

Fondatrice


La Galerie Jeanne Bucher
avec Jeanne Bucher (1925 — 1946)

La galerie, fondée en 1925 par Jeanne Bucher, a été l’un des foyers artistiques parisiens les plus vivants entre la période faste du milieu des années 1920 et la fin de la seconde guerre mondiale, présentant sans concession tous les courants qu’ils soient cubistes, post-cubistes, surréalistes, naïfs ou abstraits.

Initialement installée en 1923 dans la bibliothèque étrangère que Jeanne Bucher avait créée au sein de la boutique de son ami Pierre Chareau, la galerie présente Picasso, Masson, Gris, Max Ernst, Arp, Lurçat, de Chirico, Bauchant, Lipchitz et Mondrian.

En 1929, elle s’agrandit et s’installe au 5 rue du Cherche-Midi. Au sein de ce nouvel espace, Jeanne Bucher lance de jeunes artistes qui deviendront des figures incontournables de l’histoire de l’Art du XXe siècle tels Giacometti et Vieira da Silva et assure la promotion de Torres-García, Masson et Lipchitz.

A partir de 1935 et pendant près de trois années, Jeanne Bucher s’associe avec Marie Cuttoli au 9ter boulevard du Montparnasse et présente, sous l’identité « Galerie Jeanne-Bucher Myrbor », Kandinsky, Dufy, Léger, Fontana, Man Ray, Tanguy et Freundlich. Tout en plaçant les artistes qu’elle défend au sein de grandes institutions internationales telles le MoMA, le Guggenheim, le Musée national d’art moderne de Paris et le Stedelijk Museum, Jeanne Bucher réalise un important travail d’éditeur d’art. Les éditions Jeanne Bucher associent les artistes cubistes ou surréalistes Picasso, Max Ernst, Man Ray, Miró, Marcoussis, Bellmer et Tanguy aux poètes Tzara, Eluard et Hugnet.

Durant la guerre, dernière période de sa vie, elle concentre son énergie sur la protection et la promotion des créateurs opprimés comme Lipchitz, Kandinsky et Miró et présente les nouveaux courants de l’abstraction à travers Nicolas de Staël, Lanskoy et Bazaine.

En 1946, elle revient de New York avec des œuvres d’artistes américains encore inconnus comme Tobey, Motherwell et Avery avec l’intention de les présenter à Paris, mais la mort l’emporte le 1er novembre 1946. Quel meilleur porte-parole que son ami Christian Zervos pour vanter l’ensemble de ses mérites « Ses élans la portaient vers chaque talent susceptible de tout mouvoir dans son cœur et d’animer son esprit. L’art fut pour elle comme un champ d’honneur où elle dut donner le meilleur de sa force. »