01.06.2017 — 22.07.2017

Hommage à Aguayo

1926 - 1977

Fermín Aguayo

Espace St Germain

 Cher Aguayo, nous avons fait avec passion du chemin ensemble depuis ce jour de 1953 où tu es arrivé à la galerie, 9 ter boulevard du Montparnasse. Palazuelo avait parlé de toi à Louis Clayeux, alors le directeur de la Galerie Maeght et celui-ci, proche par le coeur et par l’esprit de ce que Jeanne Bucher lui avait fait découvrir, t’avait d’emblée dirigé vers ceux qui pourraient le mieux te comprendre et t’estimer. Tu étais venu les mains vides et sans discours pour te mettre en valeur. Si tes connaissances en langue française étaient élémentaires, tu possédais déjà ce que révèle le grand autoportrait de 1968 : la vérité d’une présence. 

Nous nous sommes retrouvés quelques jours plus tard dans un atelier près de Saint-Lazare, devant de grandes compositions nerveuses, intenses, aux éclats de jaunes et de violets pleins d’évocations de l’atmosphère des arènes. Cela venait d’Espagne, cela évoquait l’Espagne d’une manière non illustrative. Aujourd’hui encore, retrouvant Fiesta, Parade ou la série des Corridas, nous sommes séduits par la dramatisation de l’espace exprimé dans un style « abstrait », musicalement abstrait. 

Puis, réflexion faite et connaissant désormais tes premières productions de Saragosse comme Calavera ou Calas negras, il nous paraît évident que tes Corridas représentaient bien davantage qu’une évocation folklorique ou qu’une représentation d’un spectacle mythique. Tu réglais, pour toi-même et par-devers toi-même, un rapport avec la mort, avec la gravité de la mort, avec la mort acceptée comme rituel ; avec la mort infligée. Pour toi aussi, comme l’écrit le poète « il était cinq heures du soir… » ; Tu avais connu l’heure du crime et la dimension du silence qui l’accompagne. Ce que nous découvrions dans ces grands tableaux dynamiques, ce qu’inconsciemment nous étions amenés à subir, c’était cette charge de vérité que ta pudeur se refusait à nommer. Elle nous troubla assez, ce jour-là, pour t’accorder d’emblée notre confiance.

 

Jean-François Jaeger

Les petits formats, exposés ici pour la première fois, qu’accompagnent quelques tableaux plus importants rendent hommage à un artiste autodidacte, solitaire et silencieux. Fermín Aguayo est brutalement emporté en 1977, il y a quarante ans. Il laisse une oeuvre dense, virtuose et habitée d’une profonde présence et d’une troublante humanité.

Fermín Aguayo, Etude, personnage, 1974
Huile sur bois collé sur aggloméré
22 × 5,51 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, Dos, 1973
Huile sur toile
55 × 46 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, Sans titre, 1956
Huile sur toile
46 × 27 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, Les poivrons, 1960
Huile sur toile
50 × 65 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, Nu rose, 1962
Huile sur toile
81 × 65 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, Atelier, 1968
Huile sur bois
27 × 40,5 cm
Photographie de Davis Bordes
Fermín Aguayo, Composition brune, 1956
Huile sur toile
46 × 27 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, Nocturne, 1963
Huile sur toile
27 × 35 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, De espaldas, 1973
Huile sur carton entoilé monté sur chassis
41 × 27 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, Petit Pigeon, 1965
Huile sur toile
46 × 33 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, Cinq heures du soir, 1954
Huile sur isorel
69 × 123 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, Autoportrait à la veste brune, 1968
Huile sur toile
92 × 73 cm
Photographie de David Bordes
Fermín Aguayo, Les pigeons, 1964-1965
Huile sur toile
114 × 162 cm
Photographie de David Bordes

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Espace St Germain

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