Mark Tobey suit des cours à l’Art Institute de Chicago puis s’installe à New York en 1911 où il gagne sa vie comme portraitiste et dessinateur de mode. Puis, suite à sa conversion à la religion universelle Baha’i, son œuvre prend une nouvelle orientation et sa carrière artistique est désormais étroitement liée à son évolution spirituelle. En 1922, il s’installe à Seattle et enseigne l’art à la Cornish School. Sa rencontre avec le peintre chinois Teng Kuei, qui l’initie à la calligraphie orientale, influence son travail. En 1925, il s’installe à Paris et voyage à travers l’Europe et le Moyen Orient. Son séjour au monastère Zen de Kyoto est déterminant pour la réalisation de ses œuvres et la création de son écriture blanche, White Writing. Il découvre aussi l’écriture arabe et perse. De retour à Seattle, il co-fonde la Free and Creative Art School et ses travaux sont présentés par Alfred Barr au Museum of Modern Art à New York.

Lors d’un voyage en Chine en 1934, il séjourne chez Teng Kuei avant de partir étudier la calligraphie et la peinture au Japon. Mark Tobey expose pour la première fois à la Marian Willard Gallery en 1944. C’est l’année suivante, lors de son voyage aux États-Unis que Jeanne Bucher fait la connaissance de Tobey et ramène en France quelques œuvres de l’artiste américain qu’elle souhaite présenter à Paris. Mais la maladie l’emporte en 1946. Dix années plus tard, Jean-François Jaeger organise sa première exposition en Europe, avec la coopération de la Willard Gallery de New York. En 1951, le Whitney Museum à New York lui consacre une exposition et, sur l’invitation de Joseph Albers, Tobey passe trois mois en tant que critique-invité à l’université de Yale. En 1958, Tobey obtient le Grand Prix de peinture de la Biennale de Venise et le Musée des Arts Décoratifs de Paris lui consacre, en 1961, la première rétrospective accordée à un artiste américain. Jusqu’à son décès en 1976 à Bâle à l’âge de 85 ans, il n’a de cesse de voyager et ses œuvres sont représentées dans de nombreuses institutions internationales prestigieuses.

La galerie Jeanne Bucher Jaeger qui expose les œuvres de l’artiste depuis les années 50, a présenté un hommage à Mark Tobey lors de la FIAC à Paris en 2010. Il a récemment fait l’objet d’une importante rétrospective intitulée Mark Tobey : Threading Light à la Collection Peggy Guggenheim de Venise et à la Addison Gallery of American Art à Andover. Une exposition personnelle lui a été consacrée à la Pace Gallery à New York en 2018.

À l’occasion des 130 ans de la naissance de Mark Tobey (1890 – 1976), la galerie, en collaboration avec le Centre Pompidou et la Collection de Bueil & Ract-Madoux, a rendu hommage à l’artiste en lui consacrant une importante exposition monographique, présentant une quarantaine d’œuvres essentielles. La première exposition importante en France depuis celle qui lui fut dédiée en 1961 – il y a près de 60 ans – au Musée des Arts décoratifs. A l’occasion de cette exposition, un catalogue a été publié chez Gallimard.

 

Mark Tobey, Rive gauche, 1955
Tempera sur papier
61 × 91 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Mark Tobey, White Space, 1955
Tempera sur papier
20,5 × 31,5 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Mark Tobey, Space rose, 1959
Tempera sur papier
40 × 30 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Mark Tobey, White Square Surrounded, 1959
Tempera sur papier
23 × 31,5 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Mark Tobey, World, 1960
Tempera sur papier
12,5 × 17 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Mark Tobey, Sans titre, 1961
Monotype sur papier
99 × 50 cm
Mark Tobey, Sans titre, 1961
Monotype sur papier
48,5 × 99 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Mark Tobey, Escape from Static, 1968
Tempera sur papier, marouflé sur panneau
67 × 48,5 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Mark Tobey, Sans titre, 1965
Monotype
102 × 52 cm