Né dans un village de la vieille Castille en 1926, Fermín Aguayo fait très tôt l’expérience douloureuse de la guerre civile espagnole. En 1936, son village natal tombe aux mains des franquistes, son père et deux de ses frères sont assassinés, Fermín et sa mère parviennent à s’enfuir et c’est le début d’une errance sur les routes d’Espagne avec une famille de bohémiens qui gagnent leur vie en portraiturant les villageois. Leur virtuosité fascine alors Fermín qui s’en inspire et peint ses premiers tableaux en 1945, utilisant toujours de l’huile de noix, la moins onéreuse, qui a la particularité de sécher très lentement et de foncer les couleurs. A la fin des années 40, Fermín Aguayo se fait connaître, par la création du Grupo Portico de Saragosse. Pionnier d’une abstraction alors peu pratiquée en Espagne, le jeune artiste exprime, à travers sa peinture, la violence des situations vécues sur fond de guerre civile espagnole. Arrivé à Paris en 1952, Louis Clayeux le présente à Jean-François Jaeger qui découvre les grandes toiles de la série des Corridas et décide de le soutenir. Aguayo réalise alors une série de compositions abstraites, morcelées au couteau, en perspectives plongeantes et centrées, dans les tonalités sourdes des terres arides de Castille. Douze expositions monographiques lui seront consacrées à la galerie. Ses créations des années 50 évoquent l’Espagne et l’incurable nostalgie de l’exilé volontaire. Les années 60 sont marquées par un retour à la figuration, années fertiles qui voient naître des tableaux essentiels comme ses trois principaux hommages à Vélasquez, Infanta Margarita, Infanta Margarita en rose et Felipe IV ; mais aussi Le grand atelier, Les peupliers d’octobre, Les grandes baigneuses, L’atelier aux oranges, Trois nus pour un espace, Le peintre

Artiste autodidacte, solitaire et silencieux, Fermín Aguayo est brutalement emporté en 1977 laissant une œuvre virtuose et habitée par une profonde et troublante humanité.

Fermín Aguayo, Velasquez, 1972
Huile sur toile
108 × 77 cm
Photographie de D.Bordes
Fermín Aguayo, Aigle, 1962
Fusain sur papier
21 × 27 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Pigeon, 1963
Huile sur toile
73 × 60 cm
Photographie de D. Bordes
Fermín Aguayo, Été Castillan, 1955
Huile sur isorel
91 × 120 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Angel pobre,1955
Huile sur toile
106,5 × 127 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Infante Margarita en rose, 1960-1961
Huile sur toile
195 × 130 cm
Photographie de D.Bordes
Fermín Aguayo, Nu Rose, 1962
Huile sur toile
81 × 65 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Les pigeons, 1964-1965
Huile sur toile
114 × 162 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Le chat gris (queue presque verticale), 1967
Huile sur toile
73 × 92 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Atelier aux oranges, 1967-1968
Huile sur toile
190 × 290 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Autoportrait à la veste brune, 1968
Huile sur toile
92 × 73 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Le Peintre, 1968
Huile sur toile
195 × 130 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Trois nus pour un espace, 1968
Huile sur toile
190 × 290 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Petit nu doré, 1968
Huile sur carton contrecollé sur toile
33 × 19 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, La main II, 1971
Huile sur toile
54 × 65 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Van Gogh, 1972
Huile sur toile
92 × 65 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Fermín Aguayo, Dedans l’outremer, 1974
Huile sur toile
162 × 130 cm
Photographie de Jean-Louis Losi