Bissière fait des études d’art à Bordeaux puis à Paris en 1909, où il se lie d’amitié avec Georges Braque et André Lhote. Il présente ses œuvres lors des premières expositions de l’avant-garde parisienne, notamment au Salon d’Automne. Après la guerre, Bissière devient un membre clé de la nouvelle École de Paris et développe une expression cubiste dans laquelle la figure humaine n’est jamais absente, bien qu’il s’oriente vers l’abstraction. Cette orientation résulte à la fois de l’influence du néo-classicisme de Picasso et de ses propres recherches sur la survie du cubisme. Bien que volontairement éloigné des circuits officiels et retiré dans le Lot, Bissière n’est jamais absent de la scène artistique. Il n’est pas seulement artiste, mais aussi un des plus importants critiques d’art de son temps. Il écrit pour L’Opinion et il contribue à la première monographie sur Braque. Bissière est lié d’une amitié indéfectible avec Jean-François Jaeger, et les deux amis échangent sans cesse sur l’art. L’exposition « Quelques images sans titre » de Bissière en 1951 marque une étape fondamentale tant dans l’histoire de la galerie que dans la carrière du peintre. Un public enthousiaste découvre cette peinture composée de taches colorées, situant un espace de sonorités, dans les tons mats de la tempera à l’œuf si souvent pratiquée au Moyen-Age. Revenu à la peinture à l’huile en 1956, il bénéficiera d’une douzaine d’expositions monographiques à la galerie. L’œuvre de Bissière a fait l’objet d’une intense promotion en France et à l’étranger. Jean-François Jaeger placera dans les plus grandes institutions européennes plus d’une soixantaine de chefs d’œuvres. La dernière présentation du vivant du peintre, en 1964 – quelques jours avant la Biennale de Venise au cours de laquelle il recevra une mention d’honneur – sera « Journal en images », série d’une cinquantaine de petits panneaux d’aggloméré réalisés à la suite du décès de son épouse Mousse. Exposé dans de nombreuses expositions, son œuvre a aujourd’hui intégré des collections muséales internationales.

Roger Bissière, Paysage vert, Composition 279, 1955
Huile sur toile
64 × 122 cm
Roger Bissière, Oiseau, 1950
Peinture à l’œuf sur papier
42 × 34 cm
Photographie de Jean-Louis Losi
Roger Bissière, Vert et ocre, 1954
Huile sur toile de jute montée sur contre-plaqué sur chassis
114 × 77 cm
Roger Bissière, Floréal, 1954
Huile sur toile
100 × 81 cm
Roger Bissière, Oiseau de nuit, 1962
Peinture à l’œuf sur panneau
35,6 × 26 cm